La jazzwoman sud-coréenne est de retour sur les routes avec un nouvel album transcendant les genres, parsemé de reprises fulgurantes. Pour deux dates exceptionnelles, son chemin passe par La Rochelle.
Youn Sun Nah est une acrobate. Funambule, elle flâne en vibrato sur les notes de la contrebasse, puis s’envole, légère et sensuelle, simplement accompagnée d’une guitare sèche, ou encore tourbillonne sans filet dans les aigus et sature sa voix façon triple salto. Chacun de ses concerts semble suspendre le vol du temps. Sur scène, Youn Sun Nah éblouit et bouleverse.
Avec Immersion, son nouvel opus, ses compositions côtoient des reprises étonnantes de Marvin Gaye et Georges Harrison, Johnny Cash, Leonard Cohen ou même Michel Legrand avec Sans toi, tiré de Cléo de 5 à 7 d’Agnès Varda. Frissons garantis. Si Youn Sun Nah semble papillonner du côté de la pop, de la soul ou du folk avec des arrangements délicats piquetés d’électro, c’est bien au jazz que la grande dame a fait allégeance.
« You are a great lady ». Un soir d’été, Wynton Marsalis s’inclina par ces mots devant Youn Sun Nah, alors qu’elle lui laissait place sur la scène d’un grand festival. Une rencontre qui marqua le trompettiste et acheva l’adoubement de la jeune coréenne.
Arrivée en France à vingt ans, la future étoile venue du pays de matin calme possède un don : sa voix, unique et modulable à l’envi. Neuf albums éclectiques déjà enregistrés, des tournées triomphales, une moisson de récompenses et la voici au firmament, scintillante aux côtés des stars du jazz.
D’album en album, la Coréenne Youn Sun Nah libère sa puissance vocale sans perdre sa délicatesse.
L’OBS