Yazz Ahmed Quartet

La Saboteuse

Dans le panorama obstinément masculin du jazz, la trompettiste anglaise Yazz Ahmed compte au rang des vivifiantes exceptions. Nouvelle étoile au firmament du jazz londonien, elle continue d’explorer son identité foisonnante, caractérisée par un jazz mâtiné de rythmes orientaux. Son dernier album au titre français, La Saboteuse, rayonne d’une énergie contagieuse et bouscule les codes.

Depuis le début de sa jeune carrière, l’artiste britannique d’origine bahreïnie transforme le jazz en quelque chose qui lui appartient. La trompettiste, qui a collaboré avec Radiohead sur leur mythique session King of limb ou avec les papes du reggae Max Romeo et Lee Scratch Perry, expérimente les effets électroniques et les combinaisons sonores inédites pour façonner son univers. Un jazz arabe psychédélique, solaire et mystérieux.
Après un premier album en 2011, Finding my way home, Yazz Ahmed revient avec La Saboteuse, accompagnée par la crème du jazz anglais : Naadia Sherriff au clavier Fender Rhodes et Lewis Wright au vibraphone, pour ne citer qu’eux. En 2017, elle se taille ainsi la part du lion (ou plutôt de la lionne) dans les classements les plus prestigieux : tops 50 de SCM Music et de la Vinyl Factory (album jazz de l’année) ou top 20 de la célèbre plateforme Bandcamp.
Quand Orient et Occident se télescopent chez la trentenaire surdouée, on découvre un son rappelant le meilleur d’un Ibrahim Maalouf, mais avec une touche très spéciale, toute en finesse et rondeurs déliées, aérienne, parfois mélancolique, toujours aventureuse. A chaque set, Yazz Ahmed nous raconte une histoire, celle des briques rouges de Londres et des oasis du désert mésopotamien. A chaque instant, elle nous abreuve de sonorités gorgées de miel. Sans aucun doute ni frontières, Yazz est jazz.

Mélodies orientales, rythmiques entêtantes, sonorités psychédéliques, La saboteuse nous entraîne dans un univers musical riche et varié, et nous fait voyager sur la planète jazz. Fip