En quintet et avec son complice de toujours Emile Parisien, l’accordéoniste aux pieds nus poursuit sa quête exploratrice des sons du jazz avec Night Walker, le nouvel opus de son groupe Living Being. Une musique épurée jusque dans ses fulgurances rock ou électro, ultraprécise et léchée. Du grand art.
Lauréat du prestigieux Prix Django Reinhardt, l’accordéoniste Vincent Peirani a travaillé avec tous les grands noms du jazz français contemporain. Il nous revient avec son groupe de cœur, Living Being, composé de ses « frères » niçois rencontrés au lycée ou au conservatoire.
Formation agile et élégante, créatrice de textures et capable d’envolées sauvages, Living Being présente avec Night Walker un album d’une rare délicatesse. Mention spéciale aux hommages à Led Zeppelin (Kashmir to heaven) ou à Purcell et sa célèbre Cold song (extraite de King Arthur), totalement revisitée et emportée vers des cimes d’énergie virtuoses à grand renfort de Fender Rhodes.
Voir Living Being en live, c’est accepter de se laisser porter vers un inconnu jamais grandiloquent mais d’une inventivité sonore totale, une ébullition festive fusionnant les genres, où l’improvisation est toujours une science exacte. Bien que Peirani signe une bonne moitié des compositions du groupe, le principe d’égalité prévaut dans l’interprétation. Emmenés par leur éclaireur accordéoniste, Julien Herné, Tony Paeleman, Émile Parisien et Yoann Serra n’ont peur de rien et ne se refusent aucun chemin. Les paysages qu’on explore avec eux, en perpétuelle évolution, nous surprennent et nous fascinent.
On traverse des fêtes foraines, des feux d’artifice, des expérimentations classiques pianissimo et des transes façon clubbing à pleins tubes, des chemins inouïs et virtuoses, le tout porté par une parfaite maîtrise.LES INROCKS