Vincent Dedienne remonte sur les planches avec ce deuxième seul-en-scène pour lequel il vient de recevoir son deuxième Molière de l’humour ! Il y dresse le portrait drôle et sensible de personnages chahutés par la vie. Une galerie de portraits qui pointe les névroses et les travers de l’époque, avec une causticité où se mêle une bonne dose de nostalgie. Entre ironie et douceur, il ne manque jamais d’offrir une échappatoire salvatrice à chacun de ses protagonistes. Car pour lui, on ne rit bien qu’avec une certaine tendresse.
Vincent Dedienne fait défiler ses personnages odieusement drôles : un ancien CRS qui « redresse » les paroles de chansons comme on redresse des torts, une employée d’agence de voyage qui s’emballe pour l’ennemi public n°1, un journaliste obsédé par l’audience… Des gens gentils et des cinglés, des héros et des ordures… Le tout avec une certaine nostalgie d’un monde qui était « plus lent », celle du « pays natal » de l’enfance qui s’éloigne. Au constat d’aimer « de moins en moins le chocolat et de plus en plus le citron », s’ajoute même un certain sens de l’absurde qui prend la forme d’un piano inutile ou d’éruptions de danse.
Formé à la Comédie de Saint-Étienne, féru des grands textes comme des one-man-shows, Vincent Dedienne apparaît comme le joyeux trait d’union entre ces deux mondes de la scène théâtrale. Avec ce Soir de gala, qui emprunte son titre à une chanson de Dalida : Mourir sur scène, il démontre encore une fois qu’il est décidément un grand comédien.
Libération Gilles Renault
Le Monde Clément Ghys
Elle Anna Nobili