Verte

d’après Marie Desplechin / Léna Bréban

Verte a onze ans, un poster de Griezmann dans sa chambre, connaît ses premiers émois et s’embrouille avec Maman. Jusque-là, rien de plus normal… Sauf que Verte est issue d’une famille de sorcières et en plus, elle a grandi sans père. Pas simple !

Chaudron qui fume, meubles qui volent, créatures bizarres et grand-mère foldingue… pas de doute, nous sommes bien chez les sorcières ! Mais la jeune Verte rechigne à perpétuer les traditions familiales. Elle veut juste être comme tout le monde, préfère aller goûter chez son amoureux que d’apprendre à concocter bouillons magiques et autres formules étranges dans la cave de Mamie !
Avec Verte, Marie Desplechin a signé il y a vingt ans un classique de la littérature jeunesse, une série de romans très justes sur l’adolescence. Dans une scénographie mouvante hyper astucieuse (joli clin d’œil à l’univers graphique de la BD éponyme de Magalie Le Huche), la metteuse en scène Léna Bréban a construit une merveille de spectacle. Enlevé, drôle et profond.
Et quelle partition de rêve pour les comédiennes ! Entre l’exubérance de la mère, une grand-mère hallucinée (épatante Julie Pilod) et la volonté farouche de Verte, ces trois-là semblent prendre un plaisir fou. Elles sont rejointes par Pierre Lefebvre, qu’on a connu chez Odile Grosset-Grange dans Le Garçon à la valise.
Avec ce spectacle réjouissant et magique sur la transmission et l’acceptation de la différence, Verte, Ursule et Anastabotte n’ont pas fini de nous enchanter. Sacrées sorcières !

Avec Verte, on a l’exemple d’un spectacle franchement  très réussi. Joyeux, joli, juste. Les éclats de rire des enfants ou les cris stridents qu’ils lancent sont un baume ! LE FIGARO