UN MOIS À LA CAMPAGNE

Dans Un Mois à la campagne, Ivan Tourgueniev met en lumière les débordements que peuvent faire naître les élans du cœur. Clément Hervieu-Léger s’empare de ces chassés-croisés amoureux en les transposant dans le cinéma italien des années 1970. Une autre façon de brosser le tableau d’une époque et d’une société qui s’effritent.

Clément Hervieu-Léger a tous les talents : comédien, sociétaire de la Comédie-Française, metteur en scène… Il nous avait enchanté en janvier 2020 avec sa mise en scène brillante de la pièce de Goldoni, Une des dernières soirées de carnaval. Avec la minutie qu’on lui connaît, il offre une version limpide de l’œuvre du célèbre auteur russe et en révèle l’incroyable modernité.
Anesthésiée par la monotonie d’un quotidien soumis aux conventions sociales, Natalia est prise d’un brusque regain de vie le jour où elle fait la connaissance d’Alexeï, un étudiant qu’elle a engagé pour s’occuper de son fils un été à la campagne. L’arrivée du séduisant jeune homme agit comme une décharge et un révélateur. Tout est en place pour que ce séjour champêtre devienne le théâtre de journées enfiévrées par les attractions et les rivalités sentimentales. Quand les souffles d’une passion inattendue dévoilent la réalité des êtres, leurs pulsions, leurs contradictions, leurs émois…
Un Mois à la campagne est l’une des plus grandes pièces de Tourgueniev. Elle nous montre une jeunesse libre, qui perturbe les convenances d’une aristocratie en déclin. Cette œuvre majeure permet au metteur en scène d’assouvir son désir – et notre plaisir – de monter « une grande pièce de groupe ! » tel qu’il la définit lui-même, en en restituant magnifiquement toute la puissance et la profondeur.