« Des entrechats qui s’entrechoquent ». Selon Amala Dianor, c’est cela The Falling Stardust. Le chorégraphe d’origine sénégalaise réunit neuf interprètes issus de différents horizons, du classique au hip hop, pour former une constellation éphémère.
Il a appris du hip hop que la personnalité du danseur compte autant que la chorégraphie, de sa formation au CNDC d’Angers, la rigueur et le brio technique du contemporain, et enfin des chorégraphes dont il fut l’interprète (Régis Obadia, Roland Petit ou Abou Lagraa), la multiplicité des univers. Depuis, Amala Dianor a créé sa propre compagnie pour devenir un chorégraphe qui compte, artiste associé au Centquatre à Paris, et fort de spectacles éclatants de liberté, de métissage et de porosité des corps.
Sa pièce Quelque part au milieu de l’infini, qui a connu un grand succès, nouait en effet des liens entre trois danseurs originaires du Burkina Faso, de la Corée du Sud et du Sénégal. « Histoire que chacun sorte de sa carcasse, de son corps, de sa route pour qu’on se rencontre différemment », résumait-il.
Sa dernière création, The Falling Stardust, est de la veine de ces chorégraphies dont on se souvient. Oscillant d’une esthétique à l’autre, elle compose une danse partagée, ouverte, étincelante. Amala Dianor modèle ainsi la gestuelle épurée de la danse classique en la dépouillant de l’enveloppe du ballet. Il amène ses danseurs virtuoses, maîtres de la technique pure, à se risquer sur le terrain de la street dance, vers une fragilité nouvelle, légère. Presque une transgression.
À ne pas choisir entre hip hop et contemporain, classique et narration, Amala Dianor crée un genre à part entière. Quelque chose qui lui ressemble. Et c’est très beau.
À travers ce voyage initiatique et introspectif, Amala Dianor explore un espace abstrait, hors du temps, où les corps s’abandonnent pour que les âmes se rencontrent. Télérama