Dans Requiem, la mort joyeuse, la chorégraphe contemporaine Béatrice Massin, férue de danse baroque, s’appuie sur une version désacralisée de la célèbre œuvre de Mozart et crée une pièce pour douze danseurs baignée de chatoyances festives. Cette création hybride, toujours d’inspiration baroque, intègre la vision populaire mexicaine de la fête de la Toussaint : positive et colorée.
Au Mexique, la fête de la Toussaint n’est pas triste, contrairement à celle de nos contrées occidentales, qui en ont fait une célébration solennelle. Lors de l’enregistrement du Requiem de Mozart dirigé par Teodor Currentzis, complété ici d’un postlude, Béatrice Massin prend conscience de son envie de fabriquer une fête des morts sans entraves mortifères. Pour concevoir ce nouvel opus chorégraphique iconoclaste, elle s’est entourée de ses complices de toujours : le créateur de costumes Olivier Bériot, la créatrice lumière Emmanuelle Stäuble et le vidéaste Yann Philippe. Ils ont pour ambition d’inventer ensemble une danse macabre qui se révèlera hymne à la joie, un oxymore aux couleurs toniques, fidèle à la pensée baroque.
Chorégraphe passionnée de danse baroque, Béatrice Massin fonde sa compagnie Fêtes galantes en 1993. Elle lui dédie depuis cette recherche originale, qui a pour ambition de valoriser et transmettre le patrimoine chorégraphique français des XVIIe et XVIIIe siècles, tout en portant une dynamique de création contemporaine résolument tournée vers le XXIe siècle. Ce Requiem revigorant et enjoué se trouve à la croisée lumineuse de ces deux chemins.
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