Elles sont sept sur une piste de danse aux allures de ring. Sept danseuses aux physiques et parcours variés, qui interprètent la chorégraphie imaginée par Ousmane Sy spécialement pour elles. Avec Queen blood, le chantre de la danse house hexagonale fait souffler un esprit de liberté sur cette partition forte et joyeuse. Une ode hip-hop à la féminité.
Les boucles électro d’une bande son envoûtante agissent d’abord comme un révélateur. Les sept danseuses y déploient les codes véloces du hip-hop masculin, avant de composer peu à peu un mélange subtil de house dance, enrichie du vocabulaire des danses africaines. Sur Four women de Nina Simone en point de bascule, elles se défont des artifices et stéréotypes pour atteindre une forme de maturité, jusqu’à déborder du cadre. Fières et libres.
De bout en bout, Queen blood invite ces danseuses d’exception et championnes de battle à bousculer leurs acquis techniques, à questionner leurs rapports au geste et à la performance, afin de rendre palpable ce que revêt, pour elles, la notion de féminité. Ousmane Sy crée pour elles une sorte de ballet hip-hop, dans lequel le « corps de ballet » met en valeur son écriture à l’unisson tout autant que la gestuelle de chacune de ses étoiles (hip-hop, dancehall, locking, popping, krump).
Pendant sa trop courte carrière, Ousmane Sy a porté la « French touch » au sommet de la scène internationale. Sa recherche chorégraphique, inspirée des boîtes de nuit new-yorkaises, s’est progressivement attachée à mêler la rythmique house aux danses traditionnelles africaines et antillaises. L’Afro house spirit était né, on la lui doit.
La Terrasse Nathalie Yokel
Ouest-France