C’est un quatuor à la carrière impressionnante, commencée il y a plus de trois décennies, l’une des plus célèbres formations à cordes du Vieux Continent. Et plus que ça, une famille.
Originaires de Salzbourg, cité musicale s’il en est, la fratrie Hagen s’est adjointe dès 1987 la complicité du violoniste Rainer Schmidt. Ils ne se sont plus quittés depuis, jouant dans les plus grandes salles sur les cinq continents, peaufinant leur prodigieux répertoire. Jalonné de prix, largement honoré par la presse et marqué par un contrat d’exclusivité chez Deutsche Grammophon (qui leur a produit près de quarante-cinq albums !), le parcours du Quatuor Hagen est un modèle de longévité, de plaisir partagé et d’exigence dans le paysage de la musique européenne.
Pour de nombreux quatuors de la nouvelle génération, les Hagen sont un modèle de qualité sonore, de diversité stylistique, d’harmonie et de réflexion sur les œuvres et compositeurs, qui constituent leur répertoire. La transmission a d’ailleurs pris une énorme importance pour ces passeurs d’émotions. Tous sont professeurs : au Mozarteum de Salzbourg, à l’École supérieure de Bâle, au Conservatoire de Paris ou à l’École de la Reine Sofia de Madrid, communiquant ainsi leur trésor d’expérience. Chacun de leurs concerts marque durablement son auditoire, conscient d’avoir assisté là à un moment de grâce offert par quatre musiciens qui, ensemble, ne font qu’un. Exceptionnel. Au programme de ce concert : Joseph Haydn, dont on dit qu’il a inventé le quatuor à cordes, ouvrira la voie du romantisme ; Franz Schubert, la poursuivra, influencé par Haydn et Mozart avant d’affirmer son style propre ; enfin Robert Schumann s’inscrira pleinement dans ce mouvement romantique passionné, qui dominera le début du XIXe siècle.
À ce niveau d’exigence et de pensée, les Hagen sont seuls sur le toit du monde. On n’en sort pas indemne. Diapason