Après deux disques qui l’ont propulsée sur le devant de la scène, la chanteuse marocaine s’impose désormais sur la scène internationale par l’élégance et la spiritualité de sa musique lumineuse, qui tisse subtilement jazz, soul et rythmiques arabes séculaires. D’une voix sensuelle, Oum nous fait partager sa poésie militante et humaniste.
Née à Casablanca mais possédant des origines sahraouies, Oum a d’abord célébré la diversité culturelle dans son premier disque, Soul of Morocco. Sa présence immanente et sa voix soul éclataient de mélancolie et de modernité deux ans plus tard avec Zarabi, un disque pour partie enregistré dans le désert, unanimement salué par la critique internationale.
Daba (Maintenant en arabe marocain), son troisième opus, résonne d’une urgence incandescente : nature menacée, sort réservé aux migrants et statut des femmes sont autant de thématiques qui traversent son écriture. Si l’orchestration reste acoustique, Daba est parsemé de sons électroniques qui, pour la première fois dans son oeuvre, viennent habiller ses chansons comme pour les relier discrètement à notre contemporanéité. Oum restitue ici une fois encore une part de l’âme d’un Maroc ouvert sur le monde, le souffle capiteux du Sahara et le fourmillement grisant de Casablanca. Il y a aussi quelque chose d’épique chez Oum, comme une aventure sensible. Une découverte emballante.
Avec son nouveau disque, Daba, la chanteuse marocaine Oum, ancrée dans son temps et connectée à l’univers, a révélé une musique subtile, équilibrée et puissante. RFI