Constitué de musiciens travaillant régulièrement avec les plus grands chefs, dans le répertoire baroque comme dans le répertoire romantique, l’Orchestre de l’Opéra Royal du Château de Versailles est à la hauteur de son histoire. Dirigé par Stefan Plewniak, il sera sur la scène de La Coursive pour un programme éclatant, renouant avec le faste des castrats.
Dans l’Europe baroque, les castrats furent certainement les premières « stars » de l’histoire de la musique. Presque tous italiens, formés dans les conservatoires de Naples, ils se dédièrent à la carrière d’opéra ou au service des chapelles princières les plus prestigieuses, jusqu’au Vatican et à la Chapelle Royale de Versailles, cumulant souvent les deux emplois.
Dans de nombreuses productions lyriques ou oratorios sacrés, de Vienne à Londres, les castrats tenaient systématiquement le rôle-titre (et à Rome tous les rôles féminins) ou plusieurs rôles importants, créant sur le plateau une véritable compétition. C’était alors une escalade de virtuosité et d’émotion entre les chanteurs, dont le public était l’arbitre par ses demandes de bis, puis par les cadeaux somptueux offerts aux chanteurs les plus adulés. L’Opéra était d’ailleurs régulièrement complété des airs « de valise » que les castrats les plus demandés apportaient avec eux pour briller.
Et si trois des meilleurs interprètes de notre temps faisaient eux aussi ce « concours de virtuosité » ? Entreront ici en scène Valer Sabadus (né à Arad en Roumanie en 1986) qui a fait ses débuts français à l’Opéra Royal de Versailles, Filippo Mineccia (né à Florence en 1981) qui est lui aussi un habitué de Versailles, et enfin le benjamin Samuel Mariño (né à Caracas). Airs virtuoses, duos d’amour et trios combatifs défileront sous la plume des maîtres Haendel, Ariosti, Bononcini, Vinci, Gasparini, qui firent triompher les castrats. À chacun de trouver son vainqueur !