Le sextet londonien du batteur Jake Long marque le renouveau du « spiritual jazz ». Une fusion inspirée de musiques des Caraïbes, de jazz-rock et de rythmiques africaines hypnotiques. Un univers étincelant, rehaussé par la présence magnétique de Gary Bartz, monument du jazz US, qui fut notamment l’un des saxophonistes les plus bouillants de Miles Davis. Unbelievable !
Fidèle à l’esprit novateur des années soixante, Maisha est la révélation de l’année de la scène londonienne. Intégrant dans sa musique l’héritage des grands précurseurs comme Pharoah Sanders, Fela Kuti, John et Alice Coltrane ou Sun Rah, le groupe trace aussi ses propres trajectoires musicales et déploie un univers où le temps qui s’étire procure une sensation de rêverie qui incite à l’exploration spirituelle.
Sophistiqué sans excès, subtil sans être trop érudit, leur premier album There is a place est une perle rare. Enregistrés en trois jours en août 2017, les morceaux du disque sont issus de sessions live ; tous ont été conçus en répétitions avant d’être perfectionnés sur scène. Chaque nouveau concert de Maisha permet au groupe de polir encore plus finement son répertoire. Constitué de musiciens géniaux (citons notamment la guitariste Shirley Tetteh, ancienne figure du mythique Jazz warriors), Maisha fait revivre le Swinging London. Comme une grande famille musicale, ces jeunes virtuoses s’invitent dans les projets respectifs de chacun, entraînant même ici leurs glorieux aînés, à l’image d’un Gary Bartz au sommet de sa forme. Un jazz urbain qui, libéré de ses carcans mondains, est rendu à son énergie originelle indomptable. C’est ce qui fait l’extraordinaire richesse de cette nouvelle scène londonienne.
Les Maisha sont loin d’être de simples copistes : ils incarnent une célébration de la jeune et éclectique génération de jazzmen de Grande-Bretagne. THE GUARDIAN – ROYAUME-UNI