LES GROS PATINENT BIEN

Cabaret de carton

Olivier Martin-Salvan / Pierre Guillois / Cie Le Fils du grand réseau

Les Gros patinent bien est un « cabaret de carton » qui cartonne partout en France depuis 2020, auréolé qui plus est depuis 2022 de son Molière du meilleur spectacle du théâtre public.

Pierre Guillois et Olivier Martin-Salvan, créateurs et interprètes de cette épopée hilarante, y croisent l’esprit des Monty Python et le burlesque des clowns. Leur foi inébranlable en un théâtre accessible à tous s’incarne ici en un spectacle-cabaret, d’une virtuosité démoniaque.
Dans ce duo à la Laurel et Hardy, le premier, affublé d’un simple slip de bain, campe un Zébulon filiforme, assistant mutique afféré à la vibrionnante et cartonnesque intendance scénographique de l’histoire. Tandis que le second, rivé à son tabouret, nous livre le récit de ses aventures dans un anglais shakespearien en mode yaourt, engoncé dans un costume trois-pièces généreusement habité.
Sillonnant l’Europe à moto, en avion, à trottinette et à dos de mulet, le narrateur et son accessoiriste zélé y partagent un road-trip palpitant. Entre Pampelune et Perros-Guirec, un fjord norvégien et un paysage vendéen, leur tour du monde rocambolesque déjoue toutes les embûches, y compris la malédiction d’une sirène pêchée par mégarde !
À chaque instant, il suffit de quelques bouts de cartons pour nous faire imaginer les paysages traversés, et du savoureux volapük du conteur pour maintenir le suspense jusqu’au bout. Jusqu’au bout aussi, le burlesque demeure grandiose !

 

 
Cartoonesque et délirant, ce spectacle, par son économie de moyens et son imagination débridée, a des vertus consolatrices dans une époque hyper technologique et consumériste. Le temps d’une soirée, on a souri comme des enfants emballés par une histoire à dormir debout.
Le Monde Sandrine Blanchard
 
Les Gros patinent bien est une mécanique d’une grande précision, mise en abîme d’un théâtre de survie au rythme infernal, qui repose sur la complicité flagrante de deux artisans, Pierre Guillois et Olivier Martin-Salvan. Quatre-vingts minutes de haute voltige !
Libération Gilles Renault