C’est l’histoire d’une famille française, du lendemain des bombardements alliés sur Nantes en 1943 jusqu’à aujourd’hui. Écrite et mise en scène par Christophe Honoré, elle marie le théâtre et le cinéma, donnant ainsi une forme sensible inédite au récit familial. Portée par une troupe à l’unisson, dont Chiara Mastroianni, muse du cinéaste, cette pièce chorale restitue avec tendresse et humour l’empreinte du lien qui nous unit aux nôtres, par-delà les années.
A l’écran comme au plateau, l’œuvre de Christophe Honoré explore depuis toujours des histoires de famille. Le Ciel de Nantes raconte sans doute la sienne, comme un scénario depuis longtemps porté, un « film imaginaire » qu’il ne s’est jamais décidé de tourner. L’intrigue entrelace six destins sur trois générations. Celle d’Odette, veuve de guerre et mère de dix enfants. Celle d’Annie, ado dans les années soixante, de Claudie, dix-sept ans en 1973, ou de Jacques, le petit dernier, le préféré. Celle de Christophe, enfin, quinze ans en 1985, passionné déjà par le ciné-club du lycée et qui part faire ses études à Rennes. Puis à Paris, où il arrive trop tard pour y rencontrer ses idoles, toutes emportées par le sida.
Dans une salle de cinéma désaffectée, comme un refuge où ses personnages se sont réunis, émerge l’histoire collective qui a donné naissance à sa vocation. Les souvenirs se jouent en direct, s’envolent sur grand écran avant de retomber sur scène. Le Ciel de Nantes, c’est aussi l’histoire d’une troupe, d’une famille d’élection de huit actrices et acteurs déjà croisés dans Les Idoles ou Le Côté de Guermantes, ses précédentes (et marquantes) créations.
Six chapitres se dévoilent ainsi dans Le Ciel de Nantes. Six histoires d’idylles et de tragédies pour, peut-être, finir par n’en faire naître qu’une seule, celle du jeune Christophe, amoureux de son ciné-club. Un petit gars dont, quelques années plus tard, les films iront à Cannes, les opéras à Aix, les pièces à Avignon et à la Comédie-Française.