LA DOULEUR

Marguerite Duras / Patrice Chéreau / Thierry Thieû Niang

Avril 1945, printemps de la Libération. Marguerite Duras attend le retour de son mari, prisonnier des camps allemands. Elle ignore toujours s’il est encore vivant. Dans ses cahiers, elle consigne l’insupportable absence, la peur atroce, la honte de vivre, mais aussi la fièvre de l’espérance. Ne mangeant plus, ne dormant plus, elle attend, elle guette, elle cherche le moindre signe d’espoir. La guerre continue en elle, tandis qu’alentour la joie de la Libération éclate, lui explose en plein cœur.

Son mari reviendra, mais plus mort que vivant, dans un corps où la vie n’a plus de poids. Commencera alors le lent chemin de la résurrection…
Il y a quinze ans, Patrice Chéreau mettait en scène l’une de ses actrices fétiches, la saisissante Dominique Blanc, dans ce texte des plus troublants dont Marguerite Duras confessera avoir « oublié » l’écriture près d’un demi-siècle durant…
Depuis, la sociétaire de la Comédie-Française aux multiples César poursuit une tournée aux quatre coins du monde avec ce rôle qui lui a valu le Molière de la meilleure comédienne et qu’elle ne veut plus quitter.
Faisant résonner, jusque dans ses silences, ses soupirs, la simplicité et l’intensité de l’incandescente écriture durassienne, déchirante dans son dépouillement, loin de tout pathos, elle donne à entendre les regards qui interrogent les premiers revenants d’un ailleurs indicible, cette conscience aiguë d’un monde et d’une humanité qui ont péri dans les camps, balayés par la mort, par la barbarie. Un texte et une performance d’actrice saisissants.

C’est dans la tension entre la sobriété du dispositif et l’extraordinaire intensité de la parole que se situe ce moment admirable. Une aventure de théâtre hors normes, qui a de grandes chances de s’inscrire dans l’histoire du théâtre.
Le Monde Fabienne Darge
 
Dominique Blanc, bouleversante de douleur, est tout simplement sublime. Elle épouse les méandres de La Douleur, convoque le bien et le mal, retient les mots, plus tard les jette sur le plateau avec une force surprenante. C’est une des plus grandes actrices de notre époque qui évolue sur le plateau, et elle nous offre une belle leçon de théâtre et de vie, d’engagement total pour un texte qu’elle défend bec et ongles, ici, et ailleurs dans le monde tant le propos devient, sous la plume impétueuse de Marguerite Duras, universel.
L’Humanité
 
Un noman’s land de douleur absolue, d’espérance absolue, et d’humanité radicale et essentielle, un cri déchirant à l’amour de la vie. Dominique Blanc réalise une performance physique et théâtrale inoubliable.
Télérama