Avec cette nouvelle création, Odile Grosset-Grange veut interroger la place de la petite fille dans les pièces jeune public, ayant fait le constat que le héros est bien plus souvent un garçon. Qu’est-ce que cela signifie pour chacun d’entre nous ? Pour les filles de ne pas être le héros (ou alors plus rarement) et de devoir bien souvent s’identifier à un héros masculin ? Et pour les garçons : qu’est-ce que cela veut dire de ne pas avoir à s’identifier aux filles, de ne pas y avoir droit, ou presque ?
Après Allez, Ollie… à l’eau ! en 2014 et Le Garçon à la valise, créé à La Coursive en 2016, c’est la troisième collaboration entre l’auteur anglais (traduit et adapté partout en Europe) et la metteuse en scène rochelaise. Formée au Conservatoire de Paris et comédienne à la Comédie-Française, Odile Grosset-Grange, désormais à la tête de sa Compagnie de Louise, est une directrice d’acteurs passionnée… et passionnante.
Chaque histoire qu’elle aborde (la transmission avec Ollie, la route des migrants avec Le Garçon à la valise) forme autant de récits initiatiques où les personnages ressortent grandis. Et chacune de ses mises en scène est transpercée d’éclats de grâce. La matière, si riche, du conte noir qu’est Jimmy et ses sœurs, ne dérogera pas à la règle.
Jimmy et ses sœurs prend place dans un univers tourmenté où, sous couvert de protéger les femmes, on les enferme, séparées des hommes, coupées du monde. Dans une famille avec trois filles, l’une d’entre elles décide de se déguiser en garçon pour pouvoir aller faire les courses. Elle devient Jimmy et commence à y prendre goût. Comment ses sœurs vont-elles réagir ? Dehors, on dit que les hommes deviennent des loups. Comment résister à la peur qui se répand partout ? Suivant le fil rouge de contes racontés et revisités par la sœur aînée, Mike Kenny nous entraîne, avec suspense et humour, sur les traces de ces trois sœurs qui découvrent la liberté.