Grande— est tout à la fois un spectacle de cirque, une pièce de théâtre, un concert d’électro, une revue de music-hall. Né de l’imagination et des corps de Vimala Pons et Tsirihaka Harrivel, Grande— est un OVNI, un phénomène qui casse les codes, transcende les genres et forme, en un sens, une révolution scénique éminemment contemporaine, populaire. Quelque chose de vrai, de pur, de fou.
Vimala s’est formée au sport, au cirque, à l’art dramatique et imprime la pellicule chez Alain Resnais, Bruno Podalydès, Christophe Honoré ou Paul Verhoeven. Tsirihaka Harrivel, quant à lui, a travaillé pour Mathurin Bolze ou Christophe Huysman. Chaque soir, ils semblent jouer leur vie, débordant de liberté, de charisme excentrique, de fantaisie ludique et d’une sensibilité nouvelle que seule permet la transversalité des arts de la scène. Le tandem s’est connu (et reconnu) au CNAC, en 2005, puis a poursuivi la route dans le collectif de cirque Ivan Mosjoukine. Ils ne se sont plus lâchés depuis.
Sur un plateau encombré d’un bazar d’objets hétéroclites, qui pourrait ressembler à une échoppe Emmaüs, et dont seul émerge ce qu’on imagine comme un immense agrès, un toboggan de huit mètres de hauteur, une mariée boursouflée s’avance et s’effeuille. C’est le début de la tornade.
Pêle-mêle, les duettistes lanceront des couteaux et des fleurs, joueront avec les mots, briseront des assiettes, porteront sur leurs têtes une machine à laver et une colonne dorique (si, si !), feront de la musique live… En dire davantage serait vain. Mais une chose est certaine : vous n’avez jamais rien vu de pareil. Grande— est immense.
Sportif, tonique, exquis, dément, désarmant, décoiffant, haletant, poilant, drôle à pleurer, coquin, corrosif, solaire, scotchant, débordant de tout et d’abord d’amour, de vie, de jeu, de corps, de rires et larmes inextricablement mêlés, c’est cela Grande—. Une course éperdue qui laisse le spectateur dévasté de rire et le cœur à vif. Mediapart