Artiste associée à La Coursive, la rayonnante Amandine Beyer et son ensemble cosmopolite subliment Mozart (notamment ce petit bijou qu’est sa Symphonie concertante pour violon et alto), après leur superbe lecture de Vivaldi la saison dernière.
« Pendant ce temps-là, je m’amuse à écrire… » C’est ainsi que Mozart décrit sa vie à Salzbourg, dans une lettre au Père Martini en 1776. Salzbourg, une ville et un poste qui n’offrent pas au jeune musicien toutes les possibilités qu’il mérite. Cependant, cet « amusement » donnera des fruits incroyables : des concertos pour violon, piano, hautbois, symphonies, de la musique religieuse… et en apothéose, cette merveille inattendue qu’est la Symphonie concertante.
Au fil du temps, Amandine Beyer est devenue une égérie incontournable de la musique baroque. Elle qui a fait ses classes à la prestigieuse Schola Cantorum de Bâle avant d’y enseigner aujourd’hui, joue désormais comme soliste dans le monde entier. Mais c’est avec son ensemble aux multiples nationalités Gli Incogniti (nom emprunté à l’un des cercles artistiques les plus actifs et libertaires du XVIIe siècle à Venise) qu’elle semble déployer pleinement son imagination virtuose, conduisant expérimentations et grands classiques avec la même douceur solaire. Outre sa collaboration avec la chorégraphe Anne Teresa de Keersmaeker et des tournées qui l’ont amenée à la Philharmonie de Paris, au Wigmore Hall de Londres ou encore à l’Abbaye de Royaumont, Gli Incogniti a fait ses débuts en 2019 au Théâtre des Champs Élysées et à la Philharmonie d’Essen, en Allemagne.
Cette saison, c’est avec vingt musiciens que Gli Incogniti rendra visite à la flamboyance de Mozart, pour un hommage vibrant au génie et à l’immortalité de ses compositions.