Deux performeurs de l’impossible se livrent à une suite de scènes jonglées à l’aveugle, coiffés de seaux galvanisés sur la tête, façon Daft Punk à la ferme ! Leurs sept petites pièces de jonglerie se combinent en autant de jeux absurdes. Un cabaret interactif et jouissif, où l’imprévu a le premier rôle. Drôle et virtuose.
Irrésistiblement absurde. C’est ce que l’on se dit quand on voit ce duo de circassiens belges lancés dans des défis plus improbables les uns que les autres. Faire swinguer des assiettes au bout de tiges, élaborer un fragile édifice de briques et de verres avec des gants de boxe, tout ça avec un seau sur la tête, la gageure pourrait sembler irrémédiablement vouée à l’échec. Et pourtant… Le jeu de massacre annoncé se transforme en un match pugnace défiant les lois de la physique, sous les yeux d’un public en tension, participatif et rieur.
En 1987, les artistes suisses Fischli et Weiss réalisaient un film expérimental dans lequel des objets disposés les uns à la suite des autres interagissaient en chaîne sur une seule impulsion, dans une sorte d’effet domino. Le titre du film était Der Lauf der Dinge (« le cours des choses » en allemand). « Notre intention est à l’opposé de cette vision déterministe du monde », affirme Guy Waerenburgh, initiateur du spectacle, qui a plutôt souhaité montrer que nos plans sont toujours contrariés par une multitude de hasards et de micro-événements. Avec eux, si la catastrophe est toujours attendue (avec beaucoup de vaisselle cassée à la clé), le pire n’est jamais certain !
L’Oeil d’Olivier Marie-Céline Nivière
La Voix du Nord
L’Alsace Frédérique Meichler