À Clermont-Ferrand, Médéric tombe amoureux d’Isadora, une prostituée de cinquante ans, mais elle est mariée. Alors que le centre ville est le théâtre d’une attaque terroriste, Selim, un jeune sans-abri se réfugie dans l’immeuble de Médéric provoquant une paranoïa collective. Tout se complique dans la vie de Médéric, tiraillé entre son empathie pour Selim et son désir de vivre une liaison avec Isadora.
« Mes films précédents reposaient sur des partis pris formels très affirmés. Je voulais faire ici quelque chose de plus léger, alliant la complexité et l’absurdité de nos modes de vie modernes. J’ai toujours eu beaucoup d’admiration pour des films comme La Règle du jeu de Renoir ou Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça ? de Almodóvar, des films dans lesquels le drame surgit de la comédie et vice-versa. Et j’ai pas mal eu aussi à l’esprit le théâtre de boulevard. Je trouvais intéressant de ramener les grands débats et les grands enjeux de notre monde à une échelle plus modeste, plus quotidienne, à l’échelle d’un appartement à Clermont-Ferrand. J’aime beaucoup cette ville noire et chaleureuse. C’est le cœur de la France, c’est une ville qui incarne pour moi une France profonde et historique : il y a une statue équestre de Vercingétorix sur la place de Jaude. Visuellement, outre sa noirceur, la ville offre des perspectives sur les plateaux et les montagnes des alentours, c’est une ville à la campagne. Au-delà de ces considérations, j’ai aussi fait ce film en ville pour coller à l’actualité, il y a ici une opposition entre une vieille France et la France moderne.«
ALAIN GUIRAUDIE in DOSSIER DE PRESSE