NOUS

ALICE DIOP

Une ligne, le RER B, traversée du nord vers le sud. Un voyage à l’intérieur de ces lieux indistincts que l’on appelle la banlieue. Un mécanicien à la Courneuve, des fidèles commémorant la mort de Louis XVI à la basilique Saint-Denis, une infirmière visitant ses patients, le souvenir de jeunes déportés à Drancy, des enfants, des jeunes profitant de la quiétude de l’été, un écrivain à Gif-sur-Yvette, le suiveur d’un équipage de chasse à courre et la cinéaste qui revi- site le lieu de son enfance. Chacun est la pièce d’un ensemble qui compose un tout. Un possible « Nous ».

Toute pudique qu’elle soit, il fallait à Alice Diop s’ins- crire physiquement dans ce film qui assume la part de « je » que recèle le « nous ». Un « nous » qui ras- semble des catégories socio-culturelles prétendu- ment incompatibles, reliées par un geste cinémato- graphique unique et bouleversant.