Quand sa mère prof de théâtre épouse un détenu, Abel panique. Louis Garrel, devant ou derrière la caméra, marie romance et film de casse avec brio.
Vif, tendre, burlesque et mélancolique, L’Innocent procure beaucoup de plaisir. Il y règne une fantaisie, où la famille, l’amour et l’amitié sont inattendues et peuvent se confondre. Le jeu sert ici de principe directeur. Et pour le servir, le quatuor vedette s’en donne à coeur joie. On s’en voudrait de ne pas citer aussi deux seconds rôles, irrésistibles. Jean-Claude Pautot, d’abord, ancien vrai détenu, qui interprète le complice de Michel, réquisitionné comme coach à la fois goguenard et intimidant. Yanisse Kebbab, enfin. Le pigeon, c’est lui. À sa manière d’être sidéré et transporté par la partie de ping-pong verbal qui s’offre devant lui, il est le reflet exact des spectateurs captifs que nous sommes. JACQUES MORICE – TÉLÉRAMA, 11 OCTOBRE 2022