Avant d’être emprisonné pour « propagande contre le régime », le cinéaste iranien a tourné ce poignant film à suspense sur l’oppression des femmes et des artistes.
Un film dans le film, deux histoires d’amour entravées en miroir, une photo investie de pouvoirs considérables, des interférences troublantes entre la vie et sa représentation… Le film déploie minutieusement, subtilement, sa mise en abyme et ses correspondances entre plusieurs
niveaux de réalité – y compris celle que l’on sait désormais subie par Jafar Panahi. Mais le sombre éclat d’Aucun ours consiste, paradoxalement, à dévoiler les failles de tant de virtuosité, face à la force qui tombe. Préoccupé par son sort et par son travail, le réalisateur ne voit pas qu’une terrible tragédie se trame juste à côté de lui. Ni qu’une autre couve sur le tournage de son propre film, en Turquie… LOUIS GUICHARD – TÉLÉRAMA, 22 NOVEMBRE 2022